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savourer, célébrer et recommencer




J'ai couru pour la première fois ce week-end le semi-marathon d'Oka. Une température parfaite, peu d'humidité pour mes vieilles articulations et un décor tellement bucolique. C'est fou les premières fois comme c'est excitant. Pas mon premier semi, non. Mais la première fois sur ce joli parcours, joli mais côteux. Comme à chacune de mes courses je n'ai aucune attente de chrono ou de performance, je me laisse donc porter par le " Wow" du ici-maintenant, je ne me casse pas la tête, je sais que je cours du point A au point B, simplement. En fait je m'abandonne totalement à ce que je m'apprête à réaliser encore une fois, mon chirrrrrrrri à l’arrivée et j'ai le cœur plein de reconnaissance. Je suis une grande privilégiée, mais je le sais.

Un semi-marathon c'est pas rien, c’est 21.1KM.

Voilà un peu ce qui me titille. Mon bon ami Larousse dit pour semi : à moitié, partiellement. On ne fait pas la course partiellement on court tous les kilomètres de la distance promise. Je comprends qu'il y'a le mot marathon après semi, ça donne un autre sens ; mais je trouve que ça minimise l'effort ou la réussite. Si on disait dans les courses le 5 Km, le 10 Km et le 21.1KM... Je n'aime pas le semi. Pourtant c'est ma distance favorite en course à pied. Ça reste dans ma zone de confort, c'est le parfait équilibre entre me dépasser et me respecter.En fait c' est plutôt le mot semi-marathon que je n'aime pas.

J'ai jasé avec des coureurs pendant mes pit-stops, leur premier semi...C'est la première fois mais c'est juste un semi m'a dit un coureur, appelons le Paul. Non 21.1KM Paul, lui ai-je dit. Vous allez voir comme le fil d'arrivée d'un 21.1Km goûte bon et particulièrement avec le sourire. Je serai probablement dans les derniers, il ne restera assurément plus beaucoup de gens sur le site. Vous courez pour quelqu'un en particulier, Paul ? Pour moi, un défi personnel que je me suis lancé. Qui voulez-vous donc voir au fil d'arrivée si ce n'est que vous, les deux bras bien haut dans les airs en signe de victoire…Je suis déçu d’avoir mis tant d’efforts pendant des mois et récolter si peu, me dit-il. Voilà Paul, aujourd’hui c’est votre récompense, c’est le jour tant attendu, c’est la fête. Je vous le répète Paul, ça goûte merveilleusement bon, savourez et prenez des grosses bouchées demain ce sera déjà du passé. Puis je suis repartie gambader en tapant dans mes mains le laissant seul à ses pensées.

J'étais triste pour Paul, moi qui gambadait avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles, tapant dans mes mains par moments, oubliant presque la distance que je devais parcourir. Vous savez quoi je l'ai recroisé KM 17 pour moi KM 11 pour lui. Comment ça va Paul ? Je commence à avoir fin me dit-il. Il me reste quelques jujubes, vous en-voulez ? Non, j'ai hâte de goûter le fil d'arrivée. Il n'a pas la tête dure ce Paul. Je lui dis : Vous êtes extraordinaire ... Pareillement ma chère.

Quelle délicieuse façon de terminer une course.

Ce fût un merveilleux 21.1KM et les deux derniers, malgré que légèrement fatiguée ont été presque magiques. J’avais le sentiment d’avoir fait du bien à Paul. Le bonheur qui m’habitait allait au-delà de mon extase de réussite une fois de plus, malgré la maladie. J’avais une grande légèreté au cœur d’avoir laissé au passage quelques graines de bonheur et je remerciais la vie une fois de plus de pouvoir encore faire partie de cette merveilleuse communauté des coureurs.

Le dépassement de soi, ça goûte bon et je n’ai jamais vu quelqu’un faire une indigestion de BONHEUR.

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