Ce matin je me suis levée avec un idée bien précise. Je voulais faire une longue sortie. L'automne est absolument délicieux, on annonçait une journée splendide et j'avais un grand besoin de décrocher car je travaille sur des beaux projets en ce moment, super excitants, mais aussi presqu'épeurants.
En fait, je m'étais couchée avec cette idée bien précise. J'avais engouffré mes 2 rôties pain blanc beurre d'arachides avant le dodo et comme dessert Naproxen et Tylenols en prévention. C'est mon truc à moi, les veilles de longues sorties. Je cours toujours sans vraiment déjeuner, seuls banane et yogourt au réveil, donc les toasts avant le dodo m'aident pour le kilométrage en extra prévu le lendemain. Peut-être bien qu'avec les années c'est devenu un effet placebo mais moi quand j'mange mes 2 toasts au beurre d'arachides le soir , le lendemain matin j'me réveille presque dans mes runnings shoes prête à bondir.
Dans ma première vie de joggeuse, je calculais tout: le chrono, la distance, le type de parcours. Hier soir j'avais visualisé avant de fermer les yeux, mon parcours de 15 kilomètres. J'étais excitée comme une puce, beau soleil, 10 degrés. J'ai enfilé mon ti-kit de Super Héros, mon bandana magique, j'avais préparé mes munitions, mon I-Pod était chargé au maximum, tout était parfait.
J'ai fait ma petite routine, ouvert la porte, là dans les oreilles LA toune qui m'donne le big smile on the face, j'ai commencé à taper dans mes mains et juste en haut de l'escalier j'ai fait mon déhanchement à la Michaël Jacskon ( j'me crois bon ) j'ai poussé mon cri de la joie...Bonsoir elle est partie.
J'arrive pas à croire, qu'encore après toutes ces années le grand frisson me parcourt après quelques foulées. Liberté, légèreté, ivresse, euphorie, fièvre, joie, bonheur, plaisir sont toujours des mots qui me viennent en tête après quelques foulées à peine. J'aime profondément courir. Mais ce matin après, je ne sais trop combien de kilomètres( je ne compte jamais maintenant)je me trouvais lourde, beaucoup trop lourde. Pas de gaz, pas de résistance, heureusement j'ai toujours le sourire aux lèvres ça rend plus légère. J'avais des munitions, mes jujubes bioniques, mais même après en avoir ingurgité quelques uns, niet !! J'ai eu un été ,disons particulier, avec plusieurs zones de turbulences dans mon beau ciel bleu, ce qui a eu, assurément des répercussions sur mon corps. L'envie de revenir bredouille et changer mon parcours, non. J'ai du temps, ce que tant de gens voudraient, moi je l'ai: du temps. J'ai serré mon I-Pod et j'ai continué, sans musique. pour pouvoir reconnaitre les signes de fatigue sur mon corps et poursuivre en parfait harmonie tête-body. Car ça fait longtemps que j'ai compris que ce que je lui donne il me le rend bien et je sais aussi que rien ne sert d'aller contre.
Je me suis complètement abandonnée au simple bonheur d'être là, toute là. N'est-ce pas un magnifique cadeau de la vie de pouvoir mettre un pied devant l'autre, sans attentes, sans stress. Le soleil était magnifique, les odeurs enivrantes, le chaleur, si surprenante pour un 15 novembre, énergisante. J'étais bien ici-maintenant.
J'ai marché, j'ai couru. J'ai chanté, j'ai souri je suis rentrée rassasiée. Oui rassasiée car j'avais tout pris ce que mon corps pouvait me donner. Comme après chaque sortie j'ai pris le temps de me laisser emporter par ce feeling de fierté et de réussite qui m'habite après chaque course. Bien installée à l'extérieur, en paix et en mode reconnaissante d'avoir encore pu, une fois de plus m'offrir ces moments de grande plénitude à mon rythme, avec mes limites...un pas à la fois.
Reste à savoir si je ne troquerai pas le beurre d'arachides contre le caramel à la fleur de sel
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